Sa petite histoire

Ce miroir de salle de bain a longue une histoire… ou plutôt cette salle de bain.

Dans le projet de rénovation, il est prévu un miroir encastré dans le mur, sur mesure, à la taille de la niche en sous-pente qui accueille le lavabo. Et cette glace n’est jamais arrivée, le mur est resté tel quel, en ciment apparent, pendant un petit moment.

J’avoue, j’ai dû craquer le jour où je suis sortie de la maison avec un maquillage de la veille… dégoulinant sur le visage après la douche ! Un grand moment ! Lasse, je trouve un miroir d’occasion en brocante, que je pose sur le bord du lavabo.

Mais trop c’est trop, alors je décide de faire autrement. Après tout, il reste un excédent de carreaux muraux, alors va pour la pose du carrelage, ce sera toujours ça. C’est très salissant mais ça se fait, avec un petit coup de main.

Quant au miroir, finalement le modèle de dépannage a les bonnes dimensions, il s’adapte plutôt bien à l’espace, avec sa forme chapeau de gendarme. De toutes façons, une forme rectangulaire n’optimiserait pas la hauteur, il faudrait se baisser pour se coiffer, et une forme ronde ou ovale serait sans doute trop petite, et incohérente avec la vasque rectangulaire, misère. Dans le commerce il n’y a rien qui convienne.

Reste que le cadre est en bois sombre, vernis, ce qui lui donne quand même un aspect démodé, alors un petit relooking s’impose. Pour le choix de la couleur, je me base sur les tons de la salle de bain : un bleu marine dans la douche adjacente, un blanc ivoire sur les autres murs. Ce sera donc un bleu très pastel, pour ne pas assombrir la niche et rester dans l’esprit de la pièce. En cas de doute, on peut s’aider d’une palette de couleur imprimée sur papier. Plusieurs marques de peinture en fournissent gratuitement. Ainsi vous faites le choix « in situ » au lieu de choisir dans un magasin de bricolage, où l’éclairage n’est pas le même que chez vous. Très pratique !

Pour le repeindre, je démonte la glace pour ne travailler que sur le cadre, en bon état. Je remarque au passage qu’il y a un jeu entre la glace et le panneau arrière, qu’on pourra améliorer. Je prévois donc de remplacer le panneau de fond de meuble, par un neuf, que je coupe à la bonne taille. L’ancien avait pris de l’humidité (donc une odeur désagréable) et était un peu déformé. Le cadre bois est ensuite préparé, avec un ponçage général, puis une couche de primaire, nécessaire avant d’appliquer cette couleur beaucoup plus claire. J’applique ensuite deux couches de peinture au pinceau, en étirant bien la peinture et en respectant un temps de séchage. Pour finir, je le protège avec une cire incolore.

Il est temps de remonter le miroir ! Je l’allonge à l’envers, j’installe la glace (à l’envers aussi ahah) et je profite pour glisser une chute de mousse, type sous-couche de parquet, avant de refermer avec le panneau, pour enlever le jeu. Enfin, pour maintenir l’ensemble, je visse des équerres plates aux coins, ainsi que des anneaux pour l’accrocher au mur.

L’affaire est réglée ! Et honnêtement, qu’il est beau et lumineux comme ça ! Fixé au mur, il créé un effet très doux, accentué par le rideau en crochet, en guise de porte de placard. Alors mon bleu miroir suis-je la plus belle ?

A l’usage, je réalise que le miroir initialement prévu, sur toute la largeur de la niche, aurait reflété les WC installés à l’opposé, en diagonale. C’est-à-dire que depuis la porte d’accès de la salle de bain, on aurait vu les WC, et vice versa. Aïe. Pas très glamour, et difficile à imaginer lorsque l’on réfléchit sur plan. C’est donc une bonne chose qu’il ne soit pas arrivé ce miroir encastré car la solution trouvée est beaucoup plus adaptée et chaleureuse.

Vous avez déjà eu affaire à des contraintes d’espace pour réussir à agencer correctement ? Vous n’avez pas trouvé le bon produit, aux bonnes dimensions ? C’est peut-être l’occasion de tenter autre chose, et voir ces contraintes comme une forme de liberté, non ? Si le produit parfait n’existe pas, osons l’inventer !